jeudi 26 janvier 2017

On découvre une nouvelle espèce qui s'est accouplée avec nos ancêtres

Des investigateurs de lInstitut de la Biologie Évolutionnaire (BIE), à Barcelone, ils ont découvert un nouveau hominidé disparu qui vivait dans l’Asie du sud-est, et qui, apparemment, s'est accouplé avec l’humain moderne il y a dizaines de milliers d’années.
Resultado de imaxes para pigmeos

Une partie de leur ADN a été détectée dans les aborigènes Pygmées des îles Andaman (en Inde), qui possèdent un 1,5 % de ce génome en différents fragments. L'analyse génétique de ces personnes révèle que son ADN contient des fragments qui ne correspondent pas à l'humaine moderne qui est sorti de l’Afrique environ 80 mille ans, ni même à l’homme de Neandertal ou à l'homme de Denisova, espèces avec lesquelles l'Homo sapiens s'est accouplé.
D'autre part, certains scientifiques soutiennent que la petite taille des Pygmées ne résulte pas de l’héritage de leurs ancêtres d’origine africaine, mais le fruit à cause de la sélection naturelle et le processus évolutif.

jeudi 19 janvier 2017

QU'EST-CE QUE LA "ZONE GRISE" D'UNE ESPÈCE?


Des chercheurs français ont défini précisément la "zone grise" à l'intérieur de laquelle des populations d'animaux se différencient peu à peu pour finalement devenir deux espèces distinctes.

Papillon Melitaea cinxia
Les populations de Mélitées du plantain (Melitaea cinxia) d'Europe et du Maroc sont entrées dans la "zone grise" : elles commencent à s'isoler génétiquement l'une de l'autre.
GÉNÉTIQUE. La spéciation est un processus complexe et graduel. La séparation d'une espèce en deux distinctes résulte d'une accumulation progressive de mutations dans le génome de deux populations. Ainsi, ces modifications génétiques vont peu à peu réduire la probabilité pour deux individus provenant de chacune de ces populations de se reproduire ensemble et vont également diminuer la fertilité des hybrides, fruits de leur union. Dans une étude, des chercheurs français de l'Institut des Sciences de l'Evolution de Montpellier ont réussi à définir la "zone grise" dans laquelle deux populations commencent à diverger et au-delà de laquelle on considère que ces deux groupes sont désormais deux espèces distinctes. Selon les résultats de l'étude, cette zone s'étend de 0,5% jusqu'à 2% de divergences moléculaires.

Une accumulation de barrières génétiques

Pour définir cette zone grise, les chercheurs français ont procédé à une analyse comparative du génome de 61 paires de populations animales, chacune d'entre elles ayant plus ou moins entamé le processus de spéciation. Les paires placées au début du continuum ont démontré peu de barrières génétiques* ce qui signifie que chez ces populations, des transferts de gènes se produisent encore régulièrement : on parle alors d'espèces semi-isolées. Au contraire, à la fin du processus, l'incompatibilité génétique est telle que ces transferts sont bien plus rares. Ces deux populations sont proches de sortir de la zone grise et de devenir deux espèces distinctes présentant une hétérogénéité importante de leur génome.

Des débuts d'isolations insoupçonnées

La définition précise de cette zone grise a, selon les chercheurs français, permis de dévoiler des débuts d'isolations génétiques insoupçonnées. Ainsi les populations du Maroc et d'Europe des papillons connus sous le nom de Mélitées du plantain (Melitaea cinxia), seraient en cours de spéciation. Deux populations de vers de terre de l'espèce A. chlorotica se situeraient également dans la zone grise. Ainsi, les A. chlorotica d'Espagne et de France pourraient, à terme, devenir deux espèces distinctes. Pour les chercheurs français, la définition précise de la "zone grise", qui sera sans aucun doute source de débat, devrait aider à la conservation des espèces et à la gestion de la biodiversité. 
*Ces barrières génétiques sont la conséquence de mutations et empêchent localement les transferts de gènes sur le brin d'ADN. Elles s'accumulent au cours du temps lors de la spéciation et sont ainsi responsables de la graduation du processus.

dimanche 15 janvier 2017


Indonésie: les "petits hommes" de Florès, devenus nains pour mieux survivre ?

Selon de nouvelles études, il s'agirait d'un descendant d'Homo erectus qui se serait adapté aux faibles ressources de son environnement.



Au centre, un crane d'Homo floresiensis, nettement plus petit que ceux de ces cousins Homo erectus (à gauche) et Homo sapiens (à droite)

C'est peut-être parce que leurs affaires n'étaient pas florissantes sur leur île indonésienne voici plus de 12.000 ans que les "petits hommes" de Florès sont devenus des nains, révisant leurs ambitions à la baisse pour mieux survivre dans un environnement aux ressources limitées, estime une étude publiée mercredi 17 avril.
D'une taille d'environ 1 m pour 25 kg, l'Homo floresiensis qui vivait sur l'île de Florès était de surcroît doté d'une tête anormalement petite par rapport à son corps, abritant un cerveau d'une taille similaire à celui d'un chimpanzé.
Parfois surnommés "Hobbits" comme les petits personnages du "Seigneur des anneaux" de Tolkien, leur origine et leur anatomie sont au coeur d'une vive controverse depuis la découverte des fossiles de certains d'entre eux en 2003.
 Espèce à part ou descendant d'autres hominidés, et lesquels ?
 Selon des chercheurs japonais, qui ont notamment passé au scanner 3D le crâne de l'un d'entre eux, l'homme de Florès serait un pur produit de l'évolution locale. Un descendant perdu d'Homo erectus ("homme debout") qui aurait progressivement rapetissé au fil des générations pour adapter ses besoins à des ressources peu abondantes.
NANISME                                                                                                                                        Ce phénomène de "nanisme insulaire" est déjà bien connu chez les animaux. Des hippopotames pygmées qui vivaient jadis à Madagascar présentaient ainsi un cerveau 30% plus petit qu'attendu par rapport à leur taille.
Et grâce à des restes trouvés dans une caverne, on sait que l'homme de Florès chassait et consommait des éléphants pygmées qui étaient certainement passés par le même phénomène d'évolution.
"Il est possible qu'un Homo erectus de Java ait migré sur une île isolée et évolué en Homo floresiensis en raison d'un nanisme insulaire marqué", estime Yousuke Kaifu, du National Museum of Nature and Science de Tokyo, qui publie ses travaux dans la revue britannique Proceedings of the Royal Society B.
La taille réduite du cerveau des "petits hommes", 426 cmselon la modélisation des chercheurs japonais, contre 860 cm3 pour Homo Erectus et environ 1.300 cm3 pour l'homme moderne, serait donc uniquement liée à une adaptation acquise au fil des millénaires.
Des scientifiques ont proposé d'autres explications à ce nanisme exacerbé et à leur petite tête (microcéphalie).
MICROCÉPHALIE                                                                                                                         La première est que ces "Hobbits" descendent d'un hominidé plus primitif que l'Homo erectus : Homo habilis, qui possédait un cerveau réduit. Mais rien n'est jamais venu prouver que ce primate africain ait jamais posé le pied en Asie.
La microcéphalie de l'homme de Florès pourrait aussi être le résultat d'une maladie neurologique, le crétinisme, pouvant avoir été causée par une carence liée à un régime alimentaire trop pauvre en iode.
Nains peut-être, mais pas crétins au point de ne pas savoir chasser, faire du feu et utiliser des outils de pierre pour dépecer leurs proies, rétorquent toutefois les adversaires de cette théorie.
Erwan Lecomte avec AFP, 17/04/13

Denisova - Ancetre des Melanesiens et des Australoides

lundi 9 janvier 2017

EXPOSICIÓN - ROSETTA

EXPOSICIÓN - ROSETTA

Pour votre monologue. Leçon 1

Voiture du dytique

Par Edouard Launet   " Libération"
Cette année-là, Bill Clinton niait, sous serment, avoir eu des relations sexuelles avec Monica Lewinsky. Eric Tabarly tombait de son bateau en mer d'Irlande. Internet explosait et les horizons semblaient infinis. Cette même année 1998, la revue Latissimus, exclusivement consacrée aux scarabées d'eau (ou dytiques), lâchait une bombe sous le titre «Un nouveau cas de scarabées d'eau sautant sur le toit d'une voiture rouge» (n°10, p. 29). Ce dernier événement eut pas mal de suites.
L'article de Latissimus sonnait en effet comme un défi jeté à la recherche. Pourquoi donc des insectes aquatiques sautaient sur les voitures rouges pour y pondre leurs oeufs ? Quels dégâts ces sales bêtes pouvaient-elles causer aux peintures fragiles et coûteuses ? Et que deviendraient les dytiques s'ils se mettaient tous à pondre sur le toit des voitures rouges ? La science oublia vite le dossier Clinton-Lewinski pour tenter d'apporter des réponses. D'abord, on se souvint que l'année précédente, en 1997 donc, A.N. Nilsson avait déjà sonné l'alerte dans la même revue avec son travail : «Sur les Hydroporus volants et l'attraction de H. incognitus pour le toit des voitures rouges» (n°9, pp. 12-16). Il y avait donc des précédents, sans quoi, il est vrai, B. J. van Vondel n'aurait pu parler de «nouveau cas» dans sa publication de 1998. La recherche progressait.
Rappelons que les dytiques sont des coléoptères aquatiques dont la plus grande espèce (Dytiscus latissimus) peut atteindre 5 cm de long. Et sautons quelques épisodes jusqu'au 7 juillet 2006, date à laquelle les Proceedings en sciences biologiques de la Royal Society de Londres (équivalent de notre Académie des sciences) publiaient, dans leur volume 273 (pp. 1667-1671), des résultats déterminants en provenance de Hongrie. Par un beau jour d'été, une équipe de Budapest avait déployé dans un marais de grandes bâches en plastique rouge, noire, jaune et blanche. En l'espace de trois heures, 1229 insectes aquatiques avaient déjà atterri sur les bâches. Rien d'extraordinaire à cela, mais visez le décompte : 700 insectes sur la bâche rouge, 398 sur la noire, 88 sur la jaune et 43 sur la blanche. Il y avait donc comme une préférence. Ensuite, les chercheurs hongrois ont beaucoup pensé, analysé quelques peintures automobiles, et sont revenus avec cette révélation : les coléoptères détectent les mares en fonction de la polarisation horizontale de la lumière réfléchie, or celle que renvoient les voitures rouges (et noires dans une moindre mesure) se trouve être polarisée de la même manière. Voilà pourquoi, du point de vue du dytique, une bagnole rouge et une mare, c'est kif-kif : en voiture Simone.
Et les auteurs de conclure : «Nous proposons que les habitants des zones humides conduisent des voitures aux coloris clairs afin d'épargner les oeufs des insectes aquatiques bernés.» A notre connaissance, cette recommandation n'a pas été suivie d'effet.